mercredi 30 septembre 2015

La complainte de l'auteur amateur

En décidant de me remettre à l'écriture, la question des maisons d'édition s'est posée à moi. 

Quand j'ai sorti Bleu&Rouge en 2011, l'idée ne m'avait pas traversée l'esprit car je pensais à l'époque que le contenu de ce roman était incompatible avec les lignes éditoriales. C'est un MxM, jusqu'ici, rien de bien méchant, mais il y est question de:

- Drogue
- Prostitution
- Masochisme
- Viol
- Meurtre

Bon à la rigueur, ça peut encore aller.

- Sexualité avec des mineurs de plus de 15 ans. Là ça devient tendu.
- Relation entre demi-frères... Plus rien ne va !

Rencontrer ces thèmes dans les textes d'amateurs est un fait courant je pense, mais qu'en est-il des éditeurs? 

De toutes façons en 2011, je manquais d'expérience et je n'étais pas très hum comment dire... Je n'étais pas au mieux de ma forme. Je pense que si je l'avais proposé à l'époque, je me serais pris des portes, sûrement à raison.

Le Français a longtemps été pour moi cette matière insupportable dans laquelle on me sommait de me bourrer le crâne de formules de conjugaison pompeuses et snobinardes. Dès l'enfance, je ne savais qu'imaginer. Des histoires tordues où les Barbies finissaient pendues au manguier, mais je m'évadais ainsi et mes notes en Français sont restées médiocres.  

Gamine je me suis dit que je n'étais bonne qu'à imaginer, ma tête était encombrée, le Français et sa multitude de lois assommantes pouvait aller se faire voir. 

C'est mon grand regret vis-à-vis de l'école. On s'y fait bourrer le crâne, mais il faut attendre le lycée pour qu'on nous explique enfin à quoi ça sert ! Je me suis donc ennuyée à mourir durant toutes ces années. Tant d'années gachées, il aurait suffit que les profs de maths ou de chimie m'expliquent dès le collège que leur baratin était le langage de l'Univers, de la vie moléculaire... Je m'y serais intéressé plus tôt ! 

C'était pareil avec le Français. C'est seulement après le lycée que j'ai compris à quoi il me servait: faire sortir de ma tête les cinglés qui y résident. J'ai ouvert un dictionnaire de synonymes, un dictionnaire tout court d'ailleurs, un Bescherelle et un Bled pour la première fois à l'âge de 22 ans. Je m'étais rendu compte que j'écrivais comme une merde et ça m'handicapait alors que je découvrais le plaisir d'écrire. 

Ensuite, il a fallu travailler. Après une journée de boulot, même en y mettant de la bonne volonté, ma production écrite restait médiocre du point de vue de ce snobinard de Français. Il me regardait de haut, me narguait: pauvre cruche, au lieu de te raconter des histoires toute ta scolarité, tu aurais mieux fais de te bourrer le crâne comme tous ces supers premiers de la classe ! T'aurais ptet le même job fatiguant, mais au moins tu saurais aligner deux phrases correctement !

J'ai quand même continué d'écrire, parce que ça me faisait du bien. Je retrouvais des amis proches, je vibrais, je saignais, j'aimais et je mourais avec eux. L'auto-publication s'est donc naturellement imposée à moi. 

Aujourd'hui, je pose un regard plus distant sur Bleu&Rouge. Il me fait toujours un bien fou, mais je ne me fais aucune illusion, je reste un auteur amateur. J'écris le soir après le boulot quand les tâches du quotidien peuvent être mises de côté. Le weekend, l'écriture passe après les courses et les obligations diverses. Je minimise volontairement ma vie sociale dans le seul but de me réserver un peu de temps pour écrire. 

J'ai un pavé qui traîne sur ma table de chevet depuis des mois: 2001 l'Odyssée de l'Espace. Je ne l'ai toujours pas fini, sans compter les trois bouquins de Stephen Hawking qui patientent dans ma bibliothèque et tant d'autres ! J'ai envie de les lire, ça me frustre d'éteindre la lumière à 23h, mais je n'ai pas le choix. Maintenant que mon boulot est moins fatiguant, c'est mon état de santé qui me bride. Bref, cet article porte bien son nom, ça m'énerve. 

Je ne sais pas si je vais envoyer un manuscrit. Lorsque j'essaie de me convaincre que je n'écris pas trop mal, je me dis que les thèmes abordés dans mes romans n'intéresseront pas les éditeurs.

Qu'est-ce qui m'a pris d'écrire des trucs pareils? Inutile de mentionner que mon projet SF est lui aussi, complètement barré. 

Soit je souffre d'un complexe d'infériorité et je suis un lâche qui fuit la sentence des professionnels, soit je suis extra lucide quant au potentiel de mon écriture. 

Il y a plein d'auteurs qui sont édités alors qu'ils travaillent à côté. Je pense donc être un lâche complexé par mes notes en Français :D ! 

Désolé pour les fautes, je suis fatigué et je vais pioncer !

5 commentaires:

  1. Je pense que si tu soigne déjà la présentation et que tu ne laisses pas trainer autant de fautes d'orthographes et de conjugaison que moi, tu as toutes tes chances d'être remarquée par un éditeur. Cela se fait du premier coup pour certains et prend plus de temps pour d'autre. Mais ta destinée est écrite depuis longtemps. Nul doute la dessus. ( Comment cela je ne suis pas objectif?!)

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    1. Yep, si je l'envoie, je pense effectivement le repasser au peigne fin ! Le recul me permettra sûrement de voir des trucs que je n'avais pas vu ! Sinon, il reste les bêta lecteurs ^^. Comme j'ai peu de temps de libre, cette option est à envisager !

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  2. Hello
    J'ai vu passer ton article et... je ne sais jamais rester indifférente aux "complaintes" de copinautes auteurs ^^
    Moi je dirais "Qui ne tente rien n'a rien".
    Certes, les lignes éditoriales de certaines maisons te fermeraient peut-être leurs portes pour les thématiques abordées dans ton récit, mais pas forcément d'autres si leur comité de lecture l'apprécie. Qui plus est, si certaines choses dérangent ton "moi" actuel, rien ne dit que tu ne peux pas les changer aujourd'hui, avec le recul et les expériences que tu as.
    Quant aux fautes de français, oui un manuscrit bien relu est souhaitable, mais ils ont des relecteurs pros, normalement, pour t'aider aussi.
    Dans la vie, j'ai appris qu'il ne fallait jamais laisser passer une chance quand elle se présentait, et ne pas se laisser enfermer par nos propres peurs mais bien essayer de les dépasser.
    Si tu veux tenter, tente! Au mieux ? Tu as une réponse positive. Au pire ? Tu as un refus. Un non n'a jamais tué personne, et on peut toujours avoir de très bonnes surprises ;)

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  3. Hello Oidche !

    Merci de ne pas rester indifférente à ma complainte ^^.

    En dehors de quelques points de détails, mais qui gardent leur importance car ils apportent de la cohérence au récit, rien ne me dérange avec B&R. Cette relation est unique parmi mes écrits, c'est pourquoi je ne souhaite pas la toucher. Ce bouquin est ce qu'il est, bon ou mauvais.

    Je n'ai pas pas peur du refus en lui-même, en fait c'est plutôt un complexe de weirdo xD ! J'analyse en permanence mon comportement pour l'ajuster à mon entourage, du coup je repère très vite mes failles et je deviens très critique envers moi-même (c'est très fatiguant à la fin de la journée -_-'). Du genre: "ça va, aujourd'hui, je n'ai rien fait ou dit de bizarre." ou alors "ce que tu dis signifie-t'il bien ce que tu veux dire?" etc...

    Rien que par curiosité, je compte bien soumettre des manuscrits, comme tu le dis, qui ne tente rien n'a rien ! Mais je serai très surpris d'être accepté ! Coz i'm a creeeeep !!! I am a weirdoooOOOoooo !!!!* Les vieilles casseroles du passé ont la peau dure ^^.


    *Radiohead, Creep.

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    1. hey, hey, "Radiohead" c'est du bon son ! :) moi j'aime !
      tente, et tiens-nous au courant ;)

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